Regard vif et visage détendu de Robin après 2 ans de travail

Bienvenue à vous :)

Chers amis,

chers bénévoles,

et chers inconnus qui me lisez.




C'est avec une certaine émotion que j'ouvre ce blog pour parler de mon fils, Robin et de ce que j'ai mis en oeuvre avec l'aide de quelques humains compatissants pour le sortir de son autisme.



N'étant pas une acharnée d'internet, j'ai tout de même remarqué que peu de blogs sur l'autisme expliquent notre façon de faire avec mes bénévoles.



Il y a maintenant 18 mois, j'ai eu comme la révélation (quasi mystique;), sur la façon de procéder pour aider mon enfant. Une thérapie par le jeu, intensive, interactive et individuelle... Une méthode qui trouve sa source aux Etats-Unis (Son Rise: apprécier le jeu de mot sur "l'éveil du fils") qui est reprise en France par une association: Autisme Espoir Vers l'Ecole sous le nom de "3i" (pour interactif, individuel et intensif). En Suisse on trouve une méthode similaire "Growing Mind" ou encore aux Etats-Unis "Floortime".



Ces méthodes ont pour principe de base les fameux "trois i" sus-nommés et le jeu sans contrainte apparente pour entrer en relation avec la personne autiste.



Elles considèrent qu'il faut d'abord rejoindre l'enfant dans son monde avant de l'amener à rejoindre le nôtre. Ainsi on n'impose rien du type apprentissages scolaires mais on cherche en permanence la présence de l'enfant dans une interaction qui lui plaît et dans laquelle il se sent bien.



Le problème est que les enfants autistes savent en quelque sorte, particulièrement bien mettre le bouton présence sur "off". Le travail consiste à remettre le plus qu'il est possible le bouton sur "on".Et cela à travers tout ce qu'il est possible d'imaginer tant qu'on est en interaction individuelle.



On a pour cela une salle de jeu, neutre, protégeant l'enfant de stimulations sensorielles pour récupérer toute son attention. Les fenêtres sont voilées, les décorations visuelles réduites, les stimulations sonores autres que la voix de l'intervenant sont contrôlées, etc...



En somme tout ce qui peut distraire notre personne autiste de la relation avec l'autre dans la pièce est filtré.Les autistes ont en effet de fortes perturbations sensorielles qui les empêchent souvent, voir systématiquement d'entrer dans quelque relation que ce soit.



Pour clore cette brève introduction, j'ajouterais que bien qu'étant de formation psychologue et enseignante de l'Education Nationale pour les plus petits, je ne souhaite pas appronfondir ici la théorie de l'autisme. Mon souhait est de donner les pistes pragmatiques et pratiques que j'ai trouvées avec l'expérience de la thérapie que je construis au quotidien avec mon fils.



Quoi de plus formateur que l'action, et quoi de plus stérile que toutes les théories fumantes qui finissent par ne plus se rappeler leur sujet d'étude tant elles sont pompeuses?



Avec quelques connaissances de base sur ce qu'est l'autisme, avec l'intuition de comprendre comment cette pathologie se vit de l'intérieur, j'ai le sentiment qu'on peut aller vraiment de l'avant et retrouver cet espoir qu'on avait perdu sur les sentiers alambiqués des dogmes théoriques et thérapeutiques.
































































vendredi 5 février 2010

jeudi 4 février 2010

Les ptits conseils d'Anne pour jouer avec Robin.

Les ptits conseils d'Anne pour jouer avec Robin:
(convient aussi à un autiste qui commence à oraliser...)

Demandez lui parfois comment vous vous appelez et comment il s'appelle ou toute autre question évidente pour laquelle vous connaissez la réponse...
Cela donne une indication sur sa présence. S'il répond bien, félicitez le avec enthousiasme...
S'il ne répond pas, reposez lui la question quelques secondes plus tard.

N'ignorez jamais rien de ce qu'il vous dit même si vous ne le comprenez pas.
Répétez le peu que vous entendez, et dite lui que vous êtes désolé(e) mais que vous ne comprenez pas. Dites lui de répéter et d'articuler. Répétez ce qu'il vous dit pour preuve de votre bonne volonté...

S'il vous relance avec un mot, essayez de lui fournir d'abord une interprétation de ce qu'il veut et la possibilité d'exaucer ce voeu:- Moto! - Tu veux la moto? Mais ce n'est pas possible maintenant, c'est pour une autre fois.
Puis engagez une vraie conversation avec des questions ouvertes en rapport avec ce mot.
Avec qui fais-tu de la moto? Et où vas-tu avec la moto? etc...

S'il fait des mouvements avec ses bras, ses jambes, son corps, n'hésitez pas à l'imiter pour établir le contact. En faisant cela vous lui signifiez que vous êtes vraiment à son écoute et que ce qu'il fait est interessant.

Soyez enthousiaste dès qu'il vous regarde, qu'il répond à une de vos questions. Montrez par tout votre comportement la joie que vous avez et que c'est cela qu'on attend de lui.

S'il vous accueille sans vous dire bonjour mais en vous proposant une activité, n'insistez pas. C'est lui le maître du jeu et de la communication. Redemandez lui quelques secondes après lorsque c'est un meilleur moment.

Lorsque vous jouez, ayez en tête que c'est son action à lui qui est importante plus que lorsqu'il vous regarde comme un spectateur. Privilégiez le "chacun son tour", le "ensemble" ou le "lui tout-seul". Plus vous le mettez dans l'action, mieux c'est.

Au départ vous pouvez montrer plusieurs fois une séquence simple à reproduire puis lui proposer de le faire à plusieurs reprises jusqu'à ce qu'il accepte.

S'il vous jouez à faire certains gestes et qu'il les escamote, n'hésitez pas à les lui faire améliorer en lui montrant les mouvements sur son propre corps. Ex: s'il doit poser les mains sur ses hanches, on lui fait sentir en lui prenant les mains et en les plaçant où elles doivent se positionner.


Si vous êtes dans un jeu qui s'est répété déjà plusieurs fois, n'hésitez pas à le surprendre. S'il réagit bien à cette "farce", répétez la et cela le fera rire.

S'il vous enferme dans un livre ou dans les chansons, proposez lui de temps à autre une alternative. Tu voudras bien jouer à la pâte à modeler après? S'il ne veut pas, lui re-proposer après un court moment peut-être qu'il a changé d'avis... Si ça ne marche toujours pas, proposer plusieurs fois autre chose...Dés qu'il est d'accord, montrer combien vous êtes heureux avec enthousiasme de ce qu'il a décidé

D'une façon générale, soyez très démonstratifs de tous vos sentiments. La vidéo de Son Rise est un excellent exemple de la façon d'agir, et cette mentalité "à l'américaine" correspond parfaitement à ce qu'il faut faire avec un autiste qui comprend mal la communication.

On peut lui proposer un nouveau jeu de façon impromptue dès lors qu'on sent qu'il est bien disposé. Cependant il ne faut pas qu'il se sente perdu. Il doit savoir exactement ce qu'il a à faire.
ex: jeu d'objets cachés dans une boite. Présentez lui la boite avec emphase et touchez l'objet au fond en disant par exemple: c'est un crocodile!(si c'est le cas) puis extrayez le et dites: Gagné!
Puis après deux ou trois fois où vous l'avez fait, faites lui faire. S'il se trompe dite par exemple: zut raté!

Ne laissez pas passer ses regards bizarres qui s'échappent de votre jeu pour aller ailleurs en continuant comme si de rien n'était ou quelque stéréotype que ce soit.
Cassez le rythme du jeu, ralentissez le ou arrêtez le une seconde. Demandez lui ce qu'il regarde par exemple.

Souvent dans le jeu, demandez lui s'il veut "arrêter ou continuer". Vous serez ainsi certain d'avoir son adhésion pour continuer...Ne dite pas: Tu veux jouer encore, car cela le force à une réponse positive...

Parfois, il prononce des mots qui n'ont rien à voir dans un jeu "maman", "petite route", c'est souvent qu'il se sent mal à l'aise dans ce qu'il est en train de faire...Donnez lui les mots pour dire: tu ne veux pas faire ça ? s'il dit non dite lui de dire: je ne veux pas faire ça.

"il ne faut rien attendre d'une séance" n'est pas dire qu'il ne faut pas avoir d'objectifs en tête mais seulement de rester détendu si cela échoue...

Souriez le plus possible, il y sera sensible.

N'hésitez pas à proposer un jeu légèrement structuré auquel vous avez pensé à l'avance.
Il adore la nouveauté, c'est certain. Il faut juste que ce soit présenté de façon simple.

Parlez avec lui, c'est un jeu aussi et il est essentiel.

Entraînez-le à vous répondre vraiment et pas seulement par écholalie.(répétition du dernier mot).ex: "Tu veux jouer à la pâte à modeler?" Il répond: "pâte à modeler", demandez lui de vous dire: "oui, je veux bien" (par exemple).

Nous sommes tous des experts de la communication, et nous l'utilisons sans avoir conscience de tout ce que cela implique. Pour un autiste comme Robin, tout est à apprendre dans ce domaine. Par exemple pour lui, une question n'amène pas forcément une réponse... Alors prenons conscience de ce qu'est vraiment la communication et servant nous-en pour mieux l'aider.

Merci d'avoir lu jusqu'ici;)

Bien à vous.

Anne Capelli

Si vous n'êtes pas d'accord avec tout, aucune importance faite comme vous sentez.
L'intuition et l'intelligence individuelle comptent beaucoup dans notre méthode.

L'essentiel c'est l'interaction, individuelle, intensive de notre fameuse méthode 3i et aussi la non-contrainte apparente*. (Se reporter au "Ptit lexique d'Anne")